Mais sous la nouvelle présidence de Donald Trump, Elon Musk dispose de nouvelles armes contre cette administration qu’il abhorre.
Une explosion de fusée n’est jamais anodine. Surtout lorsque l’engin concerné fait 53 m de long et plusieurs centaines de tonnes. Quand est survenue la destruction du 7ème prototype de vol du Starship de SpaceX, le 16 janvier 2025 moins de neuf minutes après son décollage de Boca Chica au Texas, le vaisseau survolait encore les Bahamas, à 146 km d’altitude. Il voyageait à 21000 km/h, comme ont continué de le faire ses fragments éparpillés. Filmée en direct depuis le sol par quelques smartphones, l’explosion a donné suite à une spectaculaire retombée de débris dans l’atmosphère enregistrée depuis plusieurs avions de lignes. Ainsi que des dizaines de témoins aux îles Turques-et-Caïques, un archipel britannique au nord de Haïti. Sur son réseau social X, Elon Musk en personne s’est lui-même amusé à diffuser l’un de ces films, accompagné du message « le succès n’est pas certain, mais le divertissement est garanti ! »
Le 18 janvier, l’Administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) a indiqué enquêter sur des dégâts matériels ayant été rapportés sur l’archipel. Et qu’aucune blessure humaine n’avait été portée à sa connaissance. L’agence gouvernementale a également réclamé que SpaceX investigue les raisons de la destruction du Starship, comme elle a sommé Blue Origin de le faire, suite à la perte du premier étage de sa fusée lourde New Glenn dans l’Océan Atlantique.
Chute de fragments sur la route des avions
La FAA a confirmé que des débris de Starship étaient effectivement tombés en dehors du couloir de sécurité établi sur le chemin du vaisseau avant son envol. Dans son communiqué de l’incident, SpaceX avait d’abord annoncé que les débris étaient restés dans les limites de la zone de sécurité, avant de supprimer cette déclaration de son site internet. L’entreprise y met aujourd’hui à disposition un numéro de téléphone et une adresse email spéciale « débris de SpaceX ». La société donne pour consigne de ne pas manipuler ou récupérer soi-même les débris. Dans les heures suivant l’explosion, le nuage de fragments n’a pas été sans conséquence sur le trafic aérien. Les contrôleurs aériens, en majorité fonctionnaires de la FAA aux Etats-Unis, ont ordonné à plusieurs avions de ligne d’interrompre leurs parcours, soit en effectuant des cercles en l’air, soit en allant atterrir ailleurs en cas de carburant insuffisant. Dans les aéroports des Caraïbes, des passagers ont dû attendre le départ de leurs avions retardés pour « anomalie de lancement de fusée ».
Futur incertain
La date du prochain vol d’essai d’un Starship, lanceur conçu pour la Lune et Mars dans un futur lointain, et pour déployer la megaconstellation Starlink à court terme, est incertaine. Presque deux mois s’étaient écoulés entre le 7ème et le 6ème vol d’essai, alors que ce dernier s’était déroulé conformément au plan de vol – aboutissant à une explosion délibérée du Starship à la surface de l’Océan indien, et une autre de son booster dans le Golfe du Mexique. On pourrait dès lors envisager que l’attente avant 8ème vol sera de plus longue durée.
Mais à partir du 20 janvier 2025, date d’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, les relations entre son premier soutien Elon Musk et l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) risquent d’évoluer. Le patron de SpaceX a mainte fois exercé une énorme pression sur l’instance régulatrice chargée d’évaluer l’impact environnemental des activités aérospatiales, qu’il accuse de freiner ses projets. Aujourd’hui à la direction d’un « Département de l’Efficacité gouvernementale » (DOGE) créé par Donald Trump, Elon Musk a les armes pour accroître encore cette pression, et œuvrer pour que soit réformé en profondeur ce qu’il désigne comme « la bureaucratie qui étrangle à mort l’Amérique ». Donald Trump a indiqué que le DOGE devra avoir terminé son œuvre le 4 juillet 2026. Mais il y a de bonnes raisons de penser que les premières secousses portées par Elon Musk aux employés de la FAA surviennent avant cette date.
Guillaume Langin, Publié le 20 janvier 2025, Modifié le 20 janvier 2025Dans les heures suivantes, ont émergé les premiers témoignages de débris de Starship retrouvés au sol, comme celui de Kate Caroe, une habitante des îles Turques et Caïques, qui a rapporté sur Facebook « les débris de SpaceX retrouvés partout sur la plage » par son mari parti faire un jogging le matin, et espéré « qu’Elon Musk payerait la facture du nettoyage des îles Turques et Caïques ».
Le 18 janvier, l’Administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) a indiqué enquêter sur des dégâts matériels ayant été rapportés sur l’archipel. Et qu’aucune blessure humaine n’avait été portée à sa connaissance. L’agence gouvernementale a également réclamé que SpaceX investigue les raisons de la destruction du Starship, comme elle a sommé Blue Origin de le faire, suite à la perte du premier étage de sa fusée lourde New Glenn dans l’Océan Atlantique.
Chute de fragments sur la route des avions
La FAA a confirmé que des débris de Starship étaient effectivement tombés en dehors du couloir de sécurité établi sur le chemin du vaisseau avant son envol. Dans son communiqué de l’incident, SpaceX avait d’abord annoncé que les débris étaient restés dans les limites de la zone de sécurité, avant de supprimer cette déclaration de son site internet. L’entreprise y met aujourd’hui à disposition un numéro de téléphone et une adresse email spéciale « débris de SpaceX ». La société donne pour consigne de ne pas manipuler ou récupérer soi-même les débris. Dans les heures suivant l’explosion, le nuage de fragments n’a pas été sans conséquence sur le trafic aérien. Les contrôleurs aériens, en majorité fonctionnaires de la FAA aux Etats-Unis, ont ordonné à plusieurs avions de ligne d’interrompre leurs parcours, soit en effectuant des cercles en l’air, soit en allant atterrir ailleurs en cas de carburant insuffisant. Dans les aéroports des Caraïbes, des passagers ont dû attendre le départ de leurs avions retardés pour « anomalie de lancement de fusée ».
Futur incertain
La date du prochain vol d’essai d’un Starship, lanceur conçu pour la Lune et Mars dans un futur lointain, et pour déployer la megaconstellation Starlink à court terme, est incertaine. Presque deux mois s’étaient écoulés entre le 7ème et le 6ème vol d’essai, alors que ce dernier s’était déroulé conformément au plan de vol – aboutissant à une explosion délibérée du Starship à la surface de l’Océan indien, et une autre de son booster dans le Golfe du Mexique. On pourrait dès lors envisager que l’attente avant 8ème vol sera de plus longue durée.
Mais à partir du 20 janvier 2025, date d’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, les relations entre son premier soutien Elon Musk et l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) risquent d’évoluer. Le patron de SpaceX a mainte fois exercé une énorme pression sur l’instance régulatrice chargée d’évaluer l’impact environnemental des activités aérospatiales, qu’il accuse de freiner ses projets. Aujourd’hui à la direction d’un « Département de l’Efficacité gouvernementale » (DOGE) créé par Donald Trump, Elon Musk a les armes pour accroître encore cette pression, et œuvrer pour que soit réformé en profondeur ce qu’il désigne comme « la bureaucratie qui étrangle à mort l’Amérique ». Donald Trump a indiqué que le DOGE devra avoir terminé son œuvre le 4 juillet 2026. Mais il y a de bonnes raisons de penser que les premières secousses portées par Elon Musk aux employés de la FAA surviennent avant cette date.
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