Cette expérience de grande envergure a été réalisée pour prouver que nous pouvions défendre la Terre contre un astéroïde en approche, en le frappant avec un vaisseau spatial pour le dévier. DART a réussi. Mais il reste encore beaucoup de choses que les scientifiques ignorent : quelle est la masse et la composition exactes de Dimorphos ? Quel effet l'impact a-t-il eu sur l'astéroïde ? Quelle est la taille du cratère laissé par la collision de DART ? Ou bien Dimorphos s'est-il complètement fissuré, ne restant solidaire que grâce à sa propre faible gravité ?
La mission Hera de l'ESA revisitera Dimorphos pour recueillir des données vitales sur le corps dévié, afin de transformer l'expérience à grande échelle de DART en une technique de défense planétaire bien comprise et potentiellement reproductible.
La mission réalisera également l’exploration la plus détaillée à ce jour d’un système d’astéroïdes binaires – bien que les binaires représentent 15 % de tous les astéroïdes connus, aucun n’a jamais été étudié en détail.
Hera effectuera également des expériences de démonstration technologique, notamment le déploiement des premiers « CubeSats » de l'ESA dans l'espace lointain (des engins spatiaux de la taille d'une boîte à chaussures destinés à s'aventurer plus près que la mission principale avant d'atterrir) et un test ambitieux de « conduite autonome » pour le vaisseau spatial principal, basé sur la navigation basée sur la vision.
À la fin des observations d’Hera, Dimorphos sera l’astéroïde le mieux étudié de l’histoire – ce qui est essentiel, car si un corps de cette taille frappait la Terre, il pourrait détruire une ville entière. Les dinosaures n’avaient aucune défense contre les astéroïdes, car ils n’avaient jamais eu d’agence spatiale. Mais, grâce à Hera, nous apprenons ce que nous pouvons faire pour réduire ce risque et rendre l’espace plus sûr.
Fourni par l'ESA