03 février 2024

Une imprimante 3D de fabrication européenne sera la première à imprimer du métal dans l'espace

Une imprimante 3D développée par Airbus dans le cadre d'un contrat de l'Agence spatiale européenne sera la première à imprimer des composants métalliques à bord de la Station spatiale internationale.
À bord de la première mission Northrop Grumman Cygnus lancée par un SpaceX Falcon 9 se trouve une imprimante 3D métal de 180 kilogrammes. Le vaisseau spatial Cygnus, qui portait le nom de feu l'astronaute de la NASA Patricia Robertson, s'est amarré avec succès au module Unity du laboratoire en orbite le 1er février, environ 18 heures après le décollage. Logée dans une boîte métallique, l'imprimante, qui semble s'appeler simplement 3D Metal, mesure 80 centimètres de large, 70 centimètres de haut et 40 centimètres de profondeur. Il utilisera du fil d'acier inoxydable qui, lorsqu'il sera chauffé à plus de 1 000 degrés centigrades, sera utilisé pour créer des pièces imprimées d'une taille d'environ neuf centimètres sur cinq centimètres. Un élément clé de l'imprimante est un ensemble de filtres qui captent les fumées émises pendant le processus d'impression qui autrement auraient contaminé l'air à l'intérieur de la station spatiale.

L'imprimante a été développée par un consortium dirigé par Airbus Defence and Space et comprenant AddUp, l'Université de Cranfield et Highftech Engineering. Bien que le programme ait été sous-traité et géré par la Direction de l'exploration humaine et robotique de l'ESA, le développement a été financé par Airbus lui-même et par une subvention de 546 000 £ de l'Agence spatiale britannique, qui a été accordée au maître d'œuvre par l'intermédiaire de l'ESA. L'imprimante sera installée dans le European Draw Rack Mark II, situé dans le module Columbus de l'ESA. L'installation sera réalisée par l'astronaute de l'ESA Andreas Mogensen. Une fois opérationnelle, l’imprimante sera contrôlée et surveillée par des opérateurs sur Terre.

Au total, quatre échantillons seront imprimés à bord de la Station spatiale internationale puis renvoyés sur Terre. Il faudra environ 40 heures pour imprimer chaque pièce. Les quatre mêmes pièces seront également imprimées sur Terre à l’aide du modèle technique de l’imprimeur. Des chercheurs de l'ESA et de l'Université technique danoise soumettront les deux ensembles de pièces à des tests de résistance mécanique et de flexion. Une analyse microstructurale sera ensuite effectuée pour déterminer comment les pièces fabriquées dans l’espace se comparent à celles imprimées sur Terre. 

Par Andrew Parsonson - 3 février 2024 (c) European Spaceflight

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